Les (avant)derniers STEPHEN KING
Les (avant)derniers STEPHEN KING
Le Bazar des Mauvais Rêves
« J’ai confectionné quelques petites choses pour toi, Fidèle Lecteur ; elles sont là, disposées devant toi sous la pleine lune. Mais avant que tu regardes de plus près tous ces petits trésors artisanaux que j’ai à te vendre, parlons-en un instant, veux-tu ? Ça ne prendra que quelques minutes. Viens, assieds-toi près de moi. Et approche-toi donc un peu. Je ne mords pas… (…)»
« Vous seriez surpris – du moins je le pense – du nombre de personnes qui me demandent pourquoi j’écris encore des nouvelles. La raison est plutôt simple : Ça me rend heureux. Parce que je suis né pour divertir. Je ne suis pas très bon à la guitare, je ne sais absolument pas faire des claquettes mais je sais écrire des nouvelles. Alors je le fais. (…) Je mentirais si j’affirmais avoir toujours aimé la discipline rigoureuse imposée par les œuvres de fiction courtes. Les nouvelles exigent une sorte d’habileté acrobatique qui requiert une intense et éreintante pratique. Une lecture facile est le fruit d’une écriture laborieuse, vous diront certains professeurs. Et c’est vrai. Des erreurs qui peuvent passer inaperçues dans un roman sauteront aux yeux dans une nouvelle. Adopter une discipline rigoureuse est donc nécessaire. L’écrivain doit réprimer son désir d’emprunter certains chemins de traverse enchanteurs et s’astreindre à rester sur la route principale…(…) »
« Je les ai confectionnées spécialement pour toi. Je t’en prie, jettes-y un œil, mais attention s’il te plait, sois prudent. Les meilleurs ont des dents. »
Stephen King
Ainsi commence Le Bazar des mauvais rêves (titre original : The Bazaar of Bad Dreams), le recueil de nouvelles écrites par Stephen King, publié aux États-Unis en 2015 puis en octobre 2016 en France.
Il comporte vingt textes, dix-huit nouvelles et deux poèmes, chacun précédé d’une introduction spécifique, expliquant la genèse de l’histoire.
D’où lui est venue l’idée, comment s’est-elle développée, en quoi le thème lui tient-il à cœur… ? Autant de révélations offertes au lecteur comme des confidences faites à un ami intime et cher.
Car Stephen King, avec son humour et sa sensibilité particulière, a le don incroyable de toujours s’adresser à chacun d’entre nous lorsqu’il nous parle de sa vie privée et de son métier d’écrivain (comme dans « Ecriture, mémoire d’un métier »)… C’est absolument fascinant !
Pour ma part, en effet, j’ai trouvé que chaque anecdote était aussi passionnante que le récit auquel elle se rapporte, et j’ai dégusté chacune de ces 600 pages, même si tout ne se vaut pas.
Comme dans chaque recueil, évidemment, il y a du bon et du moins bon. Mais cela reste tout de même globalement une très agréable lecture que je recommande pour les amateurs du genre, comme moi.
Un homme qui revit sans cesse sa vie, un journaliste qui provoque la mort de ceux dont il rédige la pré-nécrologie, une voiture qui dévore les passants, une liseuse Kindle rose qui ouvre sur des univers parallèles… Faites votre choix, il y en a pour tous les goûts !
Le Bazar des mauvais rêves a remporté le prix Shirley Jackson 2016 du meilleur recueil de nouvelles.
Carnets Noirs (Finders Keepers)
Enfin !! Voici la preuve formelle (si tant est qu’on en ait eu besoin) que Stephen King n’a rien perdu de son talent de jeunesse ! On le retrouve ici au sommet de son art et de son génie.
Rien que des ingrédients savoureux : Humour décapant, suspens crescendo palpitant, pureté de l’enfance (thème si cher à l’auteur), métier d’écrivain (autre thème récurrent), rebondissements étonnants… Bref, un véritable chef d’œuvre ! Un plat classé 5 étoiles, à déguster sans modération.
Pour ma part, je l’ai plutôt dévoré ! Quel bonheur de retrouver le style et l’ingéniosité qui avait fait notre bonheur dans ses anciens romans… !
L’ambiance reste toutefois un peu différente, puisqu’il ne s’agit PAS ici de fantastique ou d’horreur, mais plutôt d’un thriller bien monté et particulièrement touchant, puisque le héros est un jeune adolescent très attachant, aux prises avec un dangereux psychopathe (dont on partage, bien sûr, les moindres pensées et sentiments, cela va de soi).
La complexité de ce dernier personnage – à la fois idiot et parfaitement redoutable, tant victime que bourreau – est d’ailleurs remarquable. Une personnalité élaborée avec brio par un auteur expert !
Leur relation elle-même a été adroitement conçue pour une montée d’adrénaline assurée : une sorte de course contre la montre (ou plutôt, contre le Temps, puisque le récit s’étale sur plusieurs années), de chasse à la souris dans laquelle le chat se rapproche silencieusement et insidieusement de sa proie sans jamais vraiment l’atteindre, jusqu’au moment où…
Contrairement à ce que j’avais pu croire en lisant la presse, ce roman n’est PAS la suite de « M. Mercedes », même s’il est considéré comme le tome 2 d’une trilogie. Je dirais plutôt qu’il se déroule en parallèle.
Les deux intrigues n’ont absolument rien à voir, si ce n’est que le jeune adolescent est le fils de l’une des victimes de l’attentat à la voiture bélier, et que c’est par ce même drame que tout commence.
Le détective privé (Bill Hodges) qui va venir à son secours est également le même qui tente de piéger M. Mercedes dans le précédent livre. (Et l’on retrouve d’ailleurs M. Mercedes cloué dans son lit d’hôpital durant des années…) Mais le parallèle s’arrête là.
Les deux histoires sont totalement indépendantes.
Il faudra attendre de lire « FIN DE RONDE », le troisième volet de cette « trilogie », pour connaitre vraiment la suite de M. Mercedes et peut-être pour comprendre ce qui le lie réellement à l’inspecteur Hodges.
Résumé du livre FIN DE RONDE (End of Watch)
DANS LA CHAMBRE 217 DU SERVICE DES TRAUMATISMES CEREBRAUX DE LA CLINIQUE REGIONALE, QUELQUE CHOSE VIENT DE SE REVEILLER. QUELQUE CHOSE DE MALEFIQUE.
Brady Hartsfield, l’auteur du massacre à la Mercedes, se trouve depuis cinq ans dans un état végétatif au sein de la Clinique des Traumatismes Cerebraux. Selon ses docteurs, il est très improbable qu’il fasse une récupération complète. Mais, derrière la bave et le regard vide, Brady est réveillé, et en possession de pouvoirs mortels lui permettant de faire d’immenses dégâts sans avoir à quitter sa chambre…
Et Brady Hartsfield veut se venger, non pas seulement de Bill Hodges ou ses amis, mais aussi de la ville entière.
Dans FIN DE RONDE, Stephen King ramène la « trilogie Hodges » dans une terrifiante et sublime conclusion, combinant à la fois l’esprit policier de MR MERCEDES et de CARNETS NOIRS, et le suspense surnaturel qui est sa marque de fabrique. (texte adapté du net)
Heureusement, il vient de sortir en français chez Albin Michel… et il est déjà dans ma PAL ! C’est pas merveilleux, ça ?!
Bonnes lectures, les amis !!
Et vous, avez-vous lu ces livres ? Comment les avez-vous trouvés ??