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EN ROUTE POUR LE DEUXIÈME ! (Épisode 4 : Clara prend son envol)
Bonjour à tous!
Oui, ça fait un "petit" moment que je n'ai pas publié sur ce blog. Et cette fois, ce n'est pas parce que je vous ai oubliés au profit des réseaux sociaux... Non. C'est juste parce que je n'avais rien à raconter sur l'avancée de mon deuxième roman (ni ici ni ailleurs).
On pourrait croire qu'il devient facile d'écrire lorsque l'on a publié un premier roman et qu'il a bien marché, que les lecteurs en réclament un deuxième et que l'on se dit que finalement ce qu'on est capable d'écrire vaut peut-être quelque chose...
Rien n'est moins vrai. D'abord, comme je l'ai expliqué dans l'épisode 1, parce que vous avez la pression qui monte, vu le succès du premier, et que vous vous dites: "j'ai intérêt à être à la hauteur pour ne pas les décevoir!" Ce qui, vous l'avouerez, peut avoir au contraire un effet paralysant. Ensuite, parce que les idées ne viennent pas sur commande.
J'envie les auteurs qui ont des idées dans leur tiroir pour au moins dix romans potentiels. Ce n'est pas mon cas.
J'avais bien une idée de base, des thèmes que je souhaitais aborder, et même un début d'intrigue et plusieurs scènes en tête, mais le plan n'était pas net dans mon esprit, et, clairement, je ne savais pas du tout où j'allais.
J'admire aussi les auteurs capables de partir à l'aventure en écrivant, capable de suivre à l'aveugle les personnages sans savoir où cela va les mener - quitte à se retrouver au pied d'un mur infranchissable.
Là encore, j'en suis incapable. D'où ma panne. Trop de blancs, trop de trous, trop d'incertitudes. Il manquait cette fièvre, cette flamme qui brûlait constamment en moi lorsque j'écrivais LE FIL D'ARGENT.
J'ai laissé passer quelque temps et j'ai attendu de voir... Étonnamment, les personnages ne m'ont pas laissée tranquille. De nouvelles idées sont venues. Mais un nouveau problème - que je n'avais jamais connu pour Le Fil - a surgi.
Intuitivement, sans réfléchir, les premières pages de cette nouvelle intrigue me sont venues à la 1ère personne. Dans mon premier roman, je parle de Tom et des autres. Là, le narrateur est devenu "JE", et je me suis, bien malgré moi, coulée dans la peau du personnage principal... Les phrases me venaient naturellement. Trop naturellement.
Au début du roman, mon personnage traverse une crise. Une crise assez grave. Dépression et stress post-traumatique. Quelque chose que je n'ai jamais connu dans la vraie vie, et pourtant... Une chose étrange s'est passée : lorsque j'écrivais, je me mettais à vivre ce que le personnage vivait. Boule au ventre, oppression dans la poitrine, angoisse, idées noires.
Pas bon du tout, ça.
J'ai rapidement compris qu'il y avait un problème. J'ai bien tenté de réécrire le tout à la troisième personne, mais je n'y parvenais pas. Cela me semblait "sonner faux".
Je me suis dit que ça allait passer, qu'il fallait que je poursuive, que j'étais bien partie sur ma lancée (voir l'épisode 2 et l'épisode 3)... Mais non. Je voyais bien que cela me faisait plus de mal que de bien.
Alors, j'ai décidé de lâcher prise. De ne plus me rendre malade avec cette histoire de deuxième bouquin. Après tout, si ça ne venait pas, ce ne serait pas la fin du monde...
Et justement, quand on parle de fin du monde...
Les premières semaines de l'épidémie du Covid ont été terribles. Je n'étais déjà pas dans un état super euphorique, mais alors là, pour le coup, ça a été le coup de massue. Pas besoin de vous faire un dessin, je sais bien que je ne suis pas la seule à avoir traversé une période noire, niveau moral. Des questions sans fin sur le pourquoi du comment, sur la vie, le destin, l'injustice et l'intolérable comportement de certains humains pourvus d’œillères indécrottables et d'égoïsme hallucinant.... Bref.
Et le temps a passé. On s'accroche, on se fait à l'idée, on se renforce, on remonte la pente.
Et l'envie d'écrire revient doucement. Et, finalement, de nouvelles idées pointent, qui, bizarrement, se mettent en place avec le "ELLE".
Pas la force de tout réécrire, je me lance pour rédiger la suite à la 3e personne. Et là... ô miracle! je parviens à prendre suffisamment de recul pour ne pas me laisser engloutir par la noirceur que je décris. Clara se met à exister par elle-même. Je ne suis plus elle, elle n'est plus moi. Et elle prend son envol.
Alors oui, je dois encore jongler avec le temps, la famille en confinement, les corrections pro en cours, les lectures et les recherches sur le net, mais ça avance. Doucement, mais sûrement.
Je pense avoir acquis une certaine sérénité qui me permet de poursuivre. Même si plusieurs blancs persistent dans l'intrigue. Nous verrons bien. Pour le moment, écrire me procure beaucoup de plaisir, et c'est le principal.
Je vous souhaite une bonne continuation dans vos projets et surtout une excellente santé. Faites attention, protégez-vous, prenez soin de vous et des vôtres.
A bientôt, j'espère.
État actuel du manuscrit : 32.594 mots (69 pages A4)
Et vous, avez-vous connu ce genre de "transfert" avec l'un de vos personnages?
Comment avez-vous réussi à passer le cap et à prendre du recul?
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