Croisière dans l’Océan de l’Autoédition (épisode 2 – Timing)
Episode 2 – Timing
Bonjour à tous !
Alors oui, j’ai pris la décision de m’auto-publier et oui, j’ai vraiment envie de me fixer comme date limite celle du Concours d’Ecriture 2017 d’Amazon, afin que mon ebook soit disponible pour les vacances d’été.
Comme je vous l’ai dit dans l’épisode précédent, je dois me débrouiller toute seule et il y a beaucoup à faire avant d’y parvenir.
Première étape pour l’autoédition
C’est la REECRITURE de mon manuscrit. Impossible d’y échapper, je savais que je devais repasser par là. Question de feeling.
Pourtant, je n’étais plus capable d’avoir moi-même un regard clair sur mon œuvre. Cela arrive quand on est perfectionniste, qu’on a déjà retravaillé son texte un nombre incalculable de fois, et qu’on n’est toujours pas satisfaite à 1000% (non, il n’y a pas un zéro en trop) du résultat.
Je savais que le roman n’était pas au point (avec notamment un début trop lent à mon goût), mais j’ignorais comment y remédier. Le comble pour une correctrice, me direz-vous ! C’est vrai, mais il est toujours plus facile de corriger les textes des autres sur lequel il est aisé d’avoir du recul, que de retoucher ses propres écrits. Tout comme il est plus facile de corriger que d’écrire…
Alors, je me suis décidée à demander de l’aide, celle d’un pro pour qui j’ai énormément d’admiration (nous y reviendrons…), un écrivain au talent époustouflant dont je vous ai déjà parlé dernièrement : Luca Tahtieazym.
Il a très gentiment accepté de lire mon roman et de me dire précisément les points à retravailler.
Comme l’écrivain Matthieu Biasotto et la bloggeuse Miss Paumée (qui a fait un travail phénoménal sur le précédent manuscrit), Luca Tahtieazym m’a été d’une aide incommensurable. Grâce à lui, j’ai pu faire le point et comprendre où se trouvaient les fausses notes dans la partition…
Et j’en profite pour le remercier encore ici, pour sa gentillesse, sa simplicité, sa disponibilité, sa rapidité de retour, et ses remarques lumineuses (Et pour ses romans, cela va de soi, mais c’est sans rapport).
Je ne vais pas chômer !
Le verdict principal étant – sans grande surprise – un récit TROP LONG (346 pages à l’origine), il me faut reprendre tout le texte depuis le début, le scanner au rayon X, chapitre par chapitre, phrase par phrase et mot à mot. Choisir ce qui est essentiel à l’intrigue et ce qui peut (encore) être élagué. Je crois que c’est ce qu’il y a de plus dur pour un auteur : décider de supprimer une partie de son texte sur laquelle il a parfois déversé son âme…
Mais je le fais pour la bonne cause, c’est-à-dire VOUS, mes lecteurs potentiels. Afin que la lecture vous soit la plus agréable possible, la plus palpitante et la plus prenante.
Timing
Je suis avant tout une mère au foyer. Accessoirement, correctrice littéraire pour le compte d’une maison d’éditions (qui ne fait que de la traduction de livres anglo-saxons) ou rédactrice pour divers commandes privées. Et encore plus accessoirement, bloggeuse et écrivaine.
Ce qui veut dire que je dois voler du temps pour m’occuper de mon roman. Et m’imposer une discipline de fer pour finir la réécriture à temps (j’espère début juillet). Car après cette première étape, il y aura la création d’une couverture (aïe aïe aïe, ça c’est du lourd !) et tous les détails techniques à régler avant la publication.
Je me suis concocté un emploi du temps en béton armé. 7h lever et préparation des poussins – 8h petit déj’, lancement des machines, réponses des messages URGENTS WhatsApp – 9h REECRITURE – 12h30 préparation repas, etc.
Avec plus de trois heures chaque jour (minimum) consacrées exclusivement à la réécriture, je pensais m’en sortir…
Dure réalité
Généralement, en début de semaine, lorsque je suis encore fraîche de mon week-end réparateur, je m’en tiens à mon programme avec plus ou moins de facilité.
C’est en fin de semaine que ça commence à se gâter.
D’abord parce que je commence à m’épuiser (voir plus bas), et ensuite parce que je suis rudement mise à l’épreuve : impossible de l’ignorer, la maison ressemble alors à un champ de bataille après la guerre, ou bien à une zone sinistrée après un ouragan.
Les piles de linge me narguent. La vaisselle déborde. Tandis que le plan de travail de la cuisine crie misère, le frigo, lui, crie famine. Les jouets et jeux ne trouvent plus le chemin de leurs bacs…
Bref tout part en cacahuètes, et ça devient impossible. Alors je pique ma crise de nerfs et me demandant « MAIS COMMENT DIABLE FONT LES MERES DE FAMILLE NOMBREUSE QUI TRAVAILLENT A L’EXTERIEUR (et j’en connais pas mal) ??? »
« Elles ont de l’aide » ? C’est possible. Je sais que pas toutes se le permettent.
Moi, en tout cas, depuis notre déménagement, je n’ai plus de femme de ménage.
J’ai un mari qui bosse pour deux en dehors de la maison et qui fait bien plus que sa part depuis 20 ans pour que nous ne manquions de rien. Deux garçons encore petits qui sont à l’école jusqu’à 5 heures et qui ont besoin de décompresser en jouant au foot ou en faisant du vélo, avant l’épuisant (pour moi) rituel du soir. Une fille qui est mariée, jeune maman et étudiante : elle trime encore plus que moi. Une autre fille qui travaille tous les jours en plus de ses études et qui rentre épuisée. Une troisième qui étudie à l’Etranger et n’est donc pas présente à la maison. Une quatrième qui étudie en Terminale dans une autre ville et se tape presque 4 heures de transports par jour en partant à 6h du mat et en rentrant à 17h. Et encore une autre (la « petite dernière » des filles) qui est au lycée, avec des horaires plus souples, certes, mais qui a des maux de tête récurrents qui l’obligent à s’allonger souvent… et puis qui, lorsqu’elle n’a pas mal à la tête, m’explique que « Maman, j’ai 15 ans, je suis en pleine crise d’ado ! »… Un argument choc en note de rappel, au cas où j’aurais oublié. (Bon, avec le sourire, je précise, et ça c’est déjà pas mal).
Donc, forcément, j’ai quelques remords à demander de l’aide.
Oh, ne croyez pas, je le fais quand cela devient vraiment nécessaire (surtout en fin de semaine, donc) et tout le monde s’y met de bon cœur et sans rechigner.
Mais voilà, la pression est là. Et au lieu de 6 jours effectifs de travail (le 7eme, je le rattrape en semaine), ce ne sont que 3 ou 4 jours dont je dispose vraiment.
… Evidemment, sans prendre en compte :
- les coups de fil urgents (Non pas du tout, c’est pas mon WhatsApp !! Celui-là je le regarde même pas pendant mes heures de boulot),
- les préparations des repas (car il faut bien qu’ils aient de quoi se nourrir quand ils rentrent tous affamés),
- l’arrivée de Chouchou (qu’il faut accueillir avec des calinous et des oreilles grandes ouvertes),
- l’arrivée des autres, à tour de rôle (Nan, pas possible d’avoir une arrivée groupée),
- puis les courses d’urgence (y’a plus de pain pour les sandwiches de l’école ! Ni de lait, d’ailleurs),
- les trajets-taxis aux cours de Kung-Fu, aux rendez-vous de dentiste, de médecin, de séances de Chiatso (kézako ? juste des massages de médecine chinoise pour les bobos du dos de celle qui se tape 4h de bus par jour…),
- mes séances de Zumba (ben oui, quand même, j’y ai droit),
J’en passe et des meilleures.
Donc, avec tout ça, il me reste quoi, hein ???
Bravo, vous avez trouvé la solution de l’énigme : LA NUIT !!!
Quand tout le monde dort, que tout est calme, que le téléphone est muet, que la maison est plus ou moins rangée, que la dernière lessive de la journée est en route et que les centres médicaux et autres magasins sont fermés ! C’est à ce moment-là que j’avance le mieux.
Alors voilà, je me bats pour tenir le Timing et j’avance doucement mais sûrement.
Sûr, je vais avoir besoin de vos encouragements, parce que c’est pas de la tarte !
Problème bonus pour les matheux :
J’en suis actuellement à la page 75, et j’ai réussi à réduire mon manuscrit de 8 pages (338 au lieu de 346).
Sachant que je travaille dessus depuis 1 semaine, dans les conditions que je viens de citer, et que les premiers chapitres étaient ceux qui réclamaient la restructuration la plus importante,
1- Pensez-vous que je pourrai finir à temps la totalité de ma réécriture ?
2- Combien de pages puis-je espérer gratter au final ?
A vos copies ! (Les plus optimistes deviendront mes chouchous et recevront les meilleures notes dans leur bulletin de fin d’année).
Reb.